Initiative Seuil de Provence Ardèche Méridionale
LE DAUPHINÉ - Bollène Aurélie Perrin, Initiative Seuil de Provence : « Évaluer au plus juste les besoins de l’entrepreneur »
Entretien avec Aurélie Perrin, directrice d’Initiative Seuil de Provence Ardèche Méridionale, à propos des aides aux entreprises liées au COVID.
Par Propos recueillis par Virginie SANCHEZ – 04/05/2020
Aurélie PERRIN est la directrice d’Initiative Seuil de Provence Ardèche Méridionale. Sept personnes de la plateforme instruisent exclusivement des dossiers Covid.
Initiative seuil de Provence Ardèche Méridionale s’est vue confier l’instruction et l’attribution des aides de la mesure “Covid Résistance”, initiée par la Région Sud PACA et engagée avec la Banque des territoires, un vrai défi pour l’association… « Étant donné qu’on est le premier réseau associatif de financement de la création d’entreprise au niveau national, le conseil régional s’est rapproché de nous pour porter le dispositif. Il est question de prêts à taux zéro à l’entreprise avec comme cible, les TPE-PME donc on est en plein dans notre cœur de métier. »
Depuis quand le dispositif est-il opérationnel ? « Il a commencé à être mis en œuvre le 25 avril. Des bénévoles se réunissent tous les jeudis pour échanger avec les entrepreneurs ayant sollicité une aide financière dans le cadre du “Covid Résistance” ou du Fonds de solidarité intercommunal que la CCRLP a confié à l’association. »
Comment ça se passe, concrètement, pour constituer un dossier ? « La personne s’inscrit sur ttpe.initiative-sud.com et complète directement le dossier en ligne en mettant l’accent sur sa situation actuelle. Pour nous l’objectif, au-delà de l’instruction de la demande, est de s’assurer que l’entrepreneur est au fait de toutes les aides qui existent dans ce contexte, pour faciliter leur reprise demain. Rien ne présage en effet qu’au déconfinement, l’activité reprendra à 100 %. Mais il est difficile de savoir le réel impact que va avoir sur l’année le Covid pour les entreprises. Donc, il faut arriver à évaluer au plus juste les besoins de l’entrepreneur car il ne pourra faire qu’une seule demande. »
À ce jour, combien de dossiers ont été instruits ? « Jusqu’à présent, sur les trois communautés de communes Rhône Lez Provence, Aygues Ouvèze en Provence et Enclave des Papes Pays de Grignan, 26 dossiers ont été déposés depuis le 15 avril sur la plateforme numérique et 16 ont été instruits par les comités Covid. Au total, cela représente 54 000 € de prêts accordés à 15 entreprises et 1 700 € de subvention alloués avec 35 000 € en prêt Covid Résistance – (prêt à l’entreprise à 0 % jusqu’à 10 000 €). Dans le cadre du fonds de solidarité intercommunal de la CCRLP, 19 000 € ont été validés en avance de trésorerie pour la relance des activités et 1 700 € de subventions accordés à trois entrepreneurs. »
Quelle différence entre ces dispositifs ? « Il y a le Covid Résistance d’un côté et les dispositifs de Rhône Lez Provence de l’autre : une subvention ou bien un prêt au chef d’entreprise, différent du Covid Résistance qui se traduit par un prêt à l’entreprise. Le volet subvention, c’est surtout pour permettre à l’entrepreneur de faire bouillir la marmite du foyer à la fin du mois. Après on regarde si c’est plus opportun d’être sur un prêt local ou régional, ou les deux, puisqu’on peut cumuler. »
Dans le cadre du Fonds Covid Résistance, la Région a sollicité les maires près avoir démarché les communautés de communes et départements et la commune de Bollène s’est portée volontaire elle aussi… « C’est ça, la Région a lancé le Covid Résistance et demandé aux collectivités si elles souhaitaient s’associer dans ce dispositif. L’objectif est d’arriver à mettre en place les moyens nécessaires pour accompagner le monde économique dans ce contexte. Si on unit nos forces, on arrivera à de meilleurs résultats. Est-ce que ce sera suffisant ? Certaines entreprises ne pourront pas en bénéficier car elles étaient déjà trop fragiles en 2019. »
Pareils dispositifs sont accessibles aux plus petites structures ? « On est sur des entreprises jusqu’à 20 salariés. Donc les petites sont éligibles, il faut qu’elles connaissent une baisse du chiffre d’affaires d’au moins 30 %. »
Dans quels délais interviennent ces coups de pouce ? « Le but c’est qu’entre le moment où on délibère et le décaissement, il y ait une semaine tout au plus. Il faut que ça aille vite. »